« Je suis préhistorien de coeur depuis presque toujours » affirme Yves Coppens. Et il se souvient qu’en 1939 - il avait cinq ans - il a commencé à ramasser ses premiers fossiles dans le village de Bretagne où il est né. Depuis il n’a jamais cessé de fouiller : en géologue, en archéologue, en préhistorien, en paléontologue enfin.
Son choix de la paléontologie - la science de tout ce qui a été vivant - puis, plus spécialement de la paléoanthropologie ou paléontologie humaine s’explique par la situation particulière de cette science qui la situe au carrefour des disciplines les plus diverses : de la géologie aux sciences humaines, en passant par les sciences naturelles, la chimie, la biologie et les technologies nouvelles les plus sophistiquées.
Yves Coppens adore raconter les vieilles histoires, avec l’extrême précision qui sied, bien sûr, à un homme de science, mais aussi avec une fraîcheur et un enthousiasme que les années n’ont pas émoussés. Qu’il parle de sa vieille amie Lucy qui habitait l’Ethiopie il y a 3 millions et demi d’années ou du tout gamin chasseur de Tautavel, tueur d’ours réputé qui taillait des galets en France il y a seulement 450 000 ans, c’est toujours chez lui la même gourmandise à partager le savoir et à nous faire remonter vers la source.
Le succès international du film qu’il a réalisé en 2003 avec Jacques Malaterre, l’Odyssée de l’espèce l’a confirmé dans une conviction qu’il exprime depuis longtemps : la loi de l’évolution propose une vertigineuse plongée qui nous relie aux origines même de la vie.
Pierre LEPAPE
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